Conduite autonome : coûts élevés et faibles avantages ?

Publié le : 02 novembre 20214 mins de lecture

La conduite autonome – c’est le nom de la vision de la conduite dans l’avenir. La politique ouvre déjà la voie à la législation. L’industrie est déjà en train de répéter le côté pratique des choses. Et le public attend cette innovation. Tout le monde est donc positif à propos de l’avenir de l’automobile, vraiment tout le monde ? Non, le secteur de l’assurance est critique à l’égard des innovations.

Moins de dégâts mais des réparations plus coûteuses

Une étude récente conclut, entre autres, que la nouvelle technologie permet d’éviter plus de dommages en théorie qu’en pratique. De plus, les systèmes augmentent les coûts de réparation. Selon leurs prévisions, les nouveaux systèmes permettront de réduire de 7 à 15 % au maximum les indemnités versées par les assureurs automobiles d’ici 2035 par rapport à 2015.

Pour l’année de référence 2015, les assureurs avaient réglé des sinistres pour un montant d’environ 22 milliards d’euros. Bien que les nouveaux systèmes rendent la conduite plus sûre, ils se répandent lentement dans la population des véhicules et rendent les réparations plus coûteuses en cas de sinistre.

Assistants sur le banc d’essai

Pour les voitures particulières, les auteurs de l’étude ont analysé un total de six systèmes : système d’alerte de changement de voie, assistant de changement de voie, assistant de freinage d’urgence, assistant de stationnement et de manœuvre, pilote d’autoroute, pilote de route de ville ou de campagne. Selon l’étude, les aides au freinage d’urgence ainsi que les aides au stationnement et aux manœuvres ont le plus d’effet sur les sinistres de responsabilité civile automobile et pourraient chacune permettre de réaliser des économies d’environ cinq à dix pour cent d’ici 2035.

La meilleure façon d’éviter les dommages à votre propre voiture est d’utiliser un assistant de stationnement et de manœuvre. Un tel système pourrait permettre de réaliser des économies d’environ quatre à près de huit pour cent sur les demandes d’indemnisation au titre de l’assurance tous risques d’ici 2035.

La physique s’applique également à la conduite autonome

Les assistants n’ont aucune influence sur de nombreux dommages. Un pilote d’autoroute n’aide pas à lutter contre les voleurs de voitures, pas plus qu’une aide au stationnement ne protège contre les éclats de pierre, la grêle ou les morsures de martres. Même le meilleur assistant de freinage d’urgence ne modifie pas les lois physiques régissant la distance de freinage d’une voiture. La nouvelle technologie permet donc d’éviter les dommages surtout en théorie, lorsque les conditions sont idéales. Dans des conditions météorologiques défavorables, à proximité des chantiers, même ceux-ci atteignent leurs limites.

En outre, les conducteurs n’utilisent pas les systèmes en permanence, ce qui, de plus, ne se répandra que lentement, comme le prédisent les spécialistes de GDV. Après tout, ce ne sont que les nouveaux véhicules qui mettent en circulation des systèmes d’assistance et des fonctions de conduite automatisée. Toutes les nouvelles voitures n’en seront pas équipées, de sorte qu’il faudra de nombreuses années avant que la nouvelle technologie ne soit disponible dans tous les véhicules. L’argument du coût : une technologie supplémentaire rend les réparations plus coûteuses en cas de dommage. Par exemple, un système d’assistance rend le remplacement d’un pare-brise environ 30 % plus cher.

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